II. - Avantages et Inconvénients



    La fusion nucléaire est loin de faire l’unanimité, il y a de nombreux opposants à ce projet qui font partie d’associations comme Sortir du nucléaire ou encore Stop ITER.

    Nous allons voir les différents avantages ainsi que les inconvénients avancés par les associations sur leurs sites et au cours des différentes Interviews que nous avons réalisées.

    Mais les affirmations présentées sont difficiles à vérifier et sont très contradictoires, l’Homme n’ayant pas encore contrôlé la fusion nucléaire, nous restons donc sur des théories.


- Avantages


Dans un premier temps, la fusion nucléaire présente des avantages.

    Tout d'abord, les combustibles utilisés pour la fusion nucléaire contrôlée sont deux isotopes de l’hydrogène : le deutérium et le tritium, le deutérium est très présent sur la Terre (une molécule d’eau sur 7000 est une molécule d’eau lourde appelé oxyde de deutérium), les réserves sont donc quasiment inépuisables, de plus, il n’est pas radioactif contrairement aux déchets et au combustible utilisé dans la fission nucléaire. Le tritium est lui radioactif, mais a une demi-vie de 12,32 ans ce qui n’est rien par rapport à l’uranium 235 utilisé dans les réacteurs à fission nucléaire. La demi-vie de l’Uranium 235 est d’environ 700 millions d’années.

    Les retombées technologiques, en dehors de la fusion nucléaire, sont très importantes, par exemple avec le projet IFMIF, qui permettra de trouver de nouveaux matériaux (à base de fibre de carbone, tungstène, beryllium) capables de résister à de très fortes chaleurs, ou encore Airix le plus puissant générateur de rayon X au monde, et même le laser le plus énergétique au monde -le laser mégajoule-, mais aussi dans l’informatique avec le super calculateur Tera 10, le plus puissant d’Europe et le cinquième mondial qui est destiné à simuler très précisément des explosions nucléaires.

    La fusion nucléaire produit de très fortes quantités d’énergie, prenons un exemple : une centrale au charbon produisant 1000Mw/h consommerait 3 millions de tonnes de charbon par an, tandis qu’un Tokamak industriel n’utiliserait qu’un quart de tonnes d’un mélange Deutérium Tritium par an.

La sécurité est inhérente à ce phénomène. D'abord, seule la quantité de combustible nécessaire au fonctionnement du réacteur (2 grammes de Deutérium et un de Tritium) est injectée dans l'enceinte du Tokamak. Ainsi, si la réaction de fusion devient hors de contrôle, il suffit de couper l’alimentation électrique du Tokamak et la réaction de fusion s’arrête. De même, l'injection accidentelle d'éléments indésirables (comme de l'air) dans l'enceinte stopperait immédiatement les réactions. Enfin, les quantités de plasma qui se trouveront au sein du réacteur seront si faibles qu'un incident, aussi improbable soit-il, ne pourrait jamais entraîner un événement catastrophique du type d'une explosion et limiterait ses effets à la mise hors service du réacteur.

    En outre, la fusion répond au critère d’une énergie propre, elle ne rejette pas de CO2, et elle produit des quantités considérables d’énergie.


- Inconvénients


    Premièrement, cette énergie est programmée sur le long terme, ITER qui n’est qu’une expérience de 20 ans ne produira jamais d’électricité, et en consommera des quantités énormes, notamment pour « lancer » les réactions de fusion avec les trois systèmes de chauffage.








    De plus, nous ne savons pas si nous arriverons à produire de l’électricité avec la fusion nucléaire, ITER est justement le projet qui va essayer de maintenir en continu des réactions de fusion nucléaire pendant 400 secondes, les projet suivants comme DEMO devront tenir plus de 400 secondes pour pouvoir créer de l’électricité à grande échelle.









    Le projet ITER a un coût considérable, 10 milliards d’euros, c’est le deuxième projet le plus cher après la station spatiale internationale (100 milliards de $), c’est donc un gouffre financier. Il est financé par les états participants au projet et si un des états ne paye pas sa part, c’est le pays accueillant le projet (la France) qui doit payer la partie manquante (cela s’est produit avec les Etats-Unis en 2009)









    De plus, l’argent dédié à ITER ne va pas à d’autres énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire, ce sont 10 milliards d’euros pour un projet qui ne produira pas d’électricité alors qu’aujourd’hui, l’éolien ou le solaire produisent de l’électricité.

    Les locaux d’ITER sont placés sur une zone sismique, à Cadarache en France, qui est classé en zone II, soit à sismicité moyenne. (dernier séisme majeur : séisme de Lambesc, en 1909), et on ne sait pas prévoir les séismes comme nous le montre le dernier en date, le séisme d’Haïti en janvier 2010.








Le second combustible utilisé pour la fusion nucléaire, le tritium a certes une demi-vie faible par rapport a l’Uranium 235, 238 et au plutonium 238 (déchets et combustible de la fission nucléaire), mais il est très dangereux pour l’homme en cas d’inhalation ou d’ingestion, il est en plus très cher (100€ le gramme) et très rare. En effet il provient des produit des centrales à fission nucléaire (à peu près 0,01% des produits de la fission nucléaire.)

    Si la fusion nucléaire contrôlée produit un jour de l’électricité à l’échelle industrielle, celle-ci risque de coûter très cher pour le particulier car il faut amortir les coût faramineux de recherche mais aussi de production. Les réacteurs à fusion nucléaire qui produiront de l’électricité devront démarrer les réactions de fusion en chauffant le mélange et donc utiliser beaucoup d’énergie comme au Canada dans l’Alberta où pour produire 2 barils de pétrole on en consomme 1.